Le développement de Murviel-lès-Montpellier au fil de l’histoire
(d’après l’étude ZPPAUP réalisée par E. et O. de Guillebon et I. Moulis)
Le site du Castellas : une occupation probablement Néolithique
L’occupation la plus ancienne de Murviel-lès-Montpellier a été retrouvée sur le site du Castellas. Elle date probablement de la fin de la Préhistoire (époque Chalcolithique, autour de 2000 avant J.C.), mais n’est attestée que par quelques fragments de céramique ou des silex, sans que des traces d’habitat permanent aient été mises à jour.
Cette incertitude se poursuit à travers l’Age du Bronze (1888-600 avant J.C.) et les débuts de la Protohistoire (VIe au IIIe siècle avant J.C.), même si l’existence d’un habitat Protohistorique sur la hauteur voisine des Gardies, entre Murviel et Pignan, suggère une occupation similaire du site.
L’enceinte supérieure du Castellas sur la face nord du site, semble appartenir à la série des fortifications protohistoriques de notre région, telles qu’on les observe sur des sites comme Ambrussum (Villetelle), Nages (Gard), Ensérune (Nissan-lès-Ensérune) qui ont été élevées durant les cinq siècles qui ont précédé la conquête romaine de 121 avant J.C.
Ce premier noyau d’habitat groupé, protégé par de hautes murailles, s’est donc installé aux surveiller les alentours: au sud vers la mer comme au nord vers la Garrigue du mas Dieu.
Les trois enceintes successives témoignent d’une occupation progressive et évolutive dans le temps: la ville s’étant peu à peu déplacée sur la partie basse du site.
Une enceinte d’environ 1300m de longueur enserrait une véritable ville dont l’occupation se situe entre le Ier siècle avant J.-C. et le IIe siècle après J.-C. Les vestiges nombreux des terrasses basses montrent un habitat constitué de maisons en pierre aux toitures de tuiles, un ensemble de rues et places qui organisent l’espace public et privé, laissant supposer une ville particulièrement florissante.
……….de l’Antiquité au Moyen Age : la Cioutat et le Mas de Garenc
La ville antique a peu à peu été abandonnée, seule une poche au sud de l’église disparue de Saint-Julia, (mentionnée sur la carte de Cassini) laisserait supposer l’existence d’une ville antique tardive à l’emplacement de la Cioutat: Il s’agit vraisemblablement de sites transitoires de peuplements entre l’habitat tardoantique et le Moyen Age.
Le haut Moyen Age reste la période pour laquelle la question de l’habitat reste difficile à élucider. Il y a certainement eu une continuité entre Altimurum, cité antique, et la villa de Muro-Vetulo, citée en 1031-1060.
Un glissement de la population vers le bas de l’enceinte gallo-romaine, au niveau du Mas de Garenc, a probablement eu lieu entre le VIIIe et le XIe siècle. Un réseau parcellaire concentrique et des chemins encore actifs au Moyen Age convergent en effet autour de ce hameau. Cet habitat médiéval était au début du XIIe siècle en concurrence avec la villa de Murviel (premier noyau médiéval du village actuel). Il s’agit vraisemblablement de sites transitoires de peuplements entre l’habitat tardo-antique et le Moyen Age.
Le hameau de Garenc, bien distinct du village, existait toujours au XIXe , il fait partie de nos jours de l’agglomération de Murviel (faubourg) mais sa trame moyenâgeuse est encore perceptible.
……….le village du Moyen Age: le castrum
Légèrement perché (119 m d’altitude), le site du village médiéval de Murviel correspond à la dernière migration de la population et à sa polarisation autour d’un noyau attractif fort.
La première mention de Murviel (villa de Muro-Vetulo) est faite au milieu du XIe siècle. L’église Saint-Jean est citée dès la fin du XIe siècle : le chapitre de Maguelone prend sous sa protection l’église de Murviel (1080-1095); une autre charte en date de 1122 désigne la paroisse de la villa de Saint-Jean de Murviel.
A côté de son église, Murviel possédait vers la fin du XIIe siècle un château fort; En effet, devenus seigneurs temporels en 1251, les évêques de Maguelone font édifier contre cette église (façade sud-ouest) une résidence fortifiée (actuel presbytère) dont il ne reste que quelques assises (contemporaines de l’abside), huit corbeaux triples supportant une arcature appareillée et huit autres corbeaux triples mieux conservés encore, au sud-est. Le château et l’église occupent une situation centrale dans le castrum médiéval.
Si les évêques sont souvent présents à Murviel, c’est qu’ils s’y sentent en sûreté. Les murailles qui entourent la petite agglomération sont probablement élevées au cours du XIIIe siècle
……….le village du XVIIe au XIXe
Au XVIIIe siècle, les enceintes enserrent un espace plus restreint que celui du castrum du XIIIe siècle. Cette enceinte se limite aux quartiers est et sud, les plus densément peuplés et les plus proches du château épiscopal. Elle utilise pleinement les fortifications du château et le mur occidental de l’église Saint-Jean
……….le village au XIXe – Plan napoléonien de 1883
Le développement récent de Murviel
Après une extension périphérique en couronne classique autour du noyau ancien et le long des voies d’accès, le développement le plus significatif est celui des années 80 à 85, générant l’urbanisation de la zone des jardins au nord-est et comprenant les lotissements :
- Les Hauts de Murviel,
- Bellevue,
- Les Capitelles,
- Les Clauzes
et au sud, le lotissement des Pins.
Plus récemment depuis les années 2000, deux nouveaux quartiers ont profondément modifié l’aspect du village sur sa partie est avec les deux lotissements:
- des Clapissous
- de Rouvière Longue
Ces deux derniers lotissements, très perceptibles depuis les accès sud du village, ont un impact fort dans la silhouette du village. Une attention toute particulière sur la gestion des gabarits couleurs et matériaux de ces deux secteurs très sensibles est à ce titre indispensable.
Les documents d’urbanisme existant
Le développement de l’urbanisation s’organise autour de plusieurs documents d’urbanisme qui précisent depuis le niveau intercommunal (SCOT) le droit des sols jusqu’à la parcelle (PLU), se rajoutent à ces documents des zonages plus spécifiques concernant le risque d’inondation (Plan de Prévention du Risque inondation – PPRI – ou Plan de Prévention du Risque Incendie de Forêt – PPRIF).