Patrimoine culturel

Les lointains prédécesseurs préhistoriques

Au nord-ouest de la commune ont été découverts des vestiges pouvant être datés du Néolithique. La fouille archéologique d’une fosse dépotoir a permis de se faire une petite idée du type de communauté installé à Murviel pendant la préhistoire et de son mode de vie. Cette communauté vivait probablement dans un hameau de «cabanes» construites en bois et torchis.
A cette époque, l’agriculture occupe déjà une grande place dans la vie quotidienne et économique : la culture de céréales et l’élevage de chèvres et de moutons en étaient la base.
Une hache de pierre et de nombreux coquillages peuvent témoigner d’échanges avec d’autres communautés. Parmi les autres activités, on compte la production de poteries et la taille d’outils en silex comme en témoignent les nombreux pots à fond arrondi qui servaient aux usages domestiques, les racloirs, les pointes de flèches, et les lamelles en silex Héraultais découverts lors de la fouille.
Des éléments de parure (perles, dents en pendeloque…) montrent aussi le soin que ces lointains ancêtres portaient à leur apparence.
Les sites néolithiques de la commune ne sont pas visitables. Ils sont aujourd’hui détruits. Mais le résultat des fouilles est visible au musée municipal d’archéologie.

L’agglomération antique de Murviel-lès-Montpellier

Cette agglomération située à 12 Km de Montpellier, dont le nom d’origine est oublié, offre une belle occasion de revisiter l’histoire antique de notre région.
Les recherches effectuées sur le site depuis 1950 ont mis au jour quantité de témoignages sur les conditions et le cadre de vie de ses habitants de la fin de l’Age de Fer et de l’Epoque romaine. C’est une cité d’une grande richesse, au destin exceptionnel que l’on découvre au travers des objets exposés au musée municipal et sur les sentiers de promenade.
L’agglomération gallo-romaine de Murviel-lès-Montpellier se répartit en deux zones topographiquement distinctes : le sommet plat et une série de terrasses aménagées forment ce que l’on appelle « la ville haute » ; en contrebas, « la ville basse » occupe
un glacis, descendant en pente douce jusqu’aux abords du village actuel.
L’ensemble, protégé par un système de fortifications de près de 2km de pourtour, couvre plus de 20 ha.

Les vestiges visibles aujourd’hui se répartissent en deux secteurs :

– les fortifications :

Reconnues depuis le milieu du XIXème siècle, elles sont dégagées sur près de 1,5 km de parcours.
A l’est, une porte principale du dispositif est visible. A cet endroit, on a pu observer le mode de fondation (directement posé sur le rocher), de construction (élévation à trois parements) et le réaménagement postérieur des remparts (les fondations sont en partie arasées, de manière à présenter une surface plane, son emprise est élargie et la surface ainsi créée, est utilisée comme voie à la période médiévale). D’autres fouilles sur le rempart ont mis en évidence d’autres portes, tours et poternes dégagées et visibles elles aussi.
Plusieurs périodes de construction se succèdent sur cet édifice, dont un mode de construction très original identifié au sud de l’enceinte et inconnu jusqu’à présent sur les autres sites du Languedoc.
Dans des zones intra-muros, des caniveaux parallèles au rempart ont été mis au jour ainsi que des vestiges qui datent la construction du monument du IIème siècle avant J.-C.
Hors des remparts, les fouilles de prospection ont reconnu un habitat installé en bordure de muraille, mais doté d’une orientation indépendante de celle du tracé de l’enceinte.

– Le secteur monumental de l’époque romaine :

L’ensemble monumental, installé au départ de « la ville basse », au sud, est partiellement dégagé par les fouilles récentes.
Malgré une exploration ancienne, l’identification du quartier monumental et de son organisation est toute récente. Cette place de type « forum » est un vaste espace public de 45 m du nord au sud et 70 m d’est en ouest. Cette place a fonctionné entre le IIème siècle avant J.-C. et le IIème siècle après J.-C.
Au sud de la place, un grand monument rectangulaire (20m X 10,50 m) encadré de deux exèdres en quart de cercle est fouillé depuis 1982. Il est interprété comme un temple classique d’ordre corinthien. Un système de canalisations a été reconnu et associé à cette construction. Aux abords du temple, la fouille a mis au jour des niveaux d’abandon du centre monumental. Amas de déchets de tailles, blocs de remploi témoignent du démontage de l’ensemble architectural dès le IVème siècle après J.-C., avec l’installation vraisemblable d’atelier de récupération et de retaille des blocs d’architecture.

Depuis 2001, des fouilles s’organisent en chantier école d’une trentaine d’étudiants venus de toute la France. Annoncées par voie de presse spécialisée, elles se succèdent de juin à août sur les secteurs visitables.
Le site est accessible au public toute l’année. Des chemins tracés au coeur même de la cité, vous permettent de découvrir, seul ou accompagné d’un commentateur, les vestiges impressionnants que l’on libère patiemment du sol…

Le village médiéval

image4Au XIème siècle, en plein Moyen Age, Murviel « renaît » en place forte. Dans les actes de l’abbaye de Gellone (Aniane), on en parle comme d’une petite bourgade concentrée autour de son église Saint -Jean-Baptiste. Le bourg appartient aux seigneurs de Montpellier pour ce qui est du pouvoir temporel mais c’est l’abbaye de Maguelone qui a la charge spirituelle de la petite communauté.
Au XIIIème siècle, le village est entièrement cédé aux évêques de Maguelone, qui s’y installent, en nouveaux seigneurs et maîtres des lieux. Ils y construisent une résidence fortifiée.
L’église construite au début du XIIème siècle a sans cesse été remaniée pour répondre aux goûts du jour et satisfaire aux exigences du culte. La partie la plus ancienne est le chevet polygonal en appareil alterné de Montpellier, qui n’était percé à l’origine, que de trois fenêtres. Les travaux les plus importants apportés sur l’église datent du XIIIème siècle : avec le prétexte d’une communauté religieuse trop nombreuse, la surface d’accueil de l’église a été doublée par l’ajout de deux chapelles latérales et d’une tribune vers l’ouest. L’église est flanquée d’une impressionnante bâtisse aux allures de château fort datée du XIVème siècle. Le « Château des Evêques », comme on la nomme, n’a jamais été une résidence permanente des seigneurs évêques et bien qu’elle n’a eu à subir aucun assaut militaire, elle est présentée dès ce même XIVème siècle, comme une « presque ruine ». A l’est, quelques arcades et des ouvertures dans le mur du rempart ecclésial rappellent l’existence d’un promenoir, espace d’air et de méditation, qui était surmonté à l’origine d’une belle salle d’apparat chauffée par une grande cheminée dont il subsiste quelques éléments.

image5

Le jardin de l’église avant les travaux de rénovation (janvier 2007)

image6

Le jardin de l’église en cours de rénovation (juin 2007)

IMG_2551     IMG_2557

Le jardin de l’église (septembre 2014)

Le village, de plan circulaire comme nombre de villages languedociens, offre au passant curieux de jolies ruelles tortueuses. Le rempart élevé au Moyen Age, avec des pierres récupérées sur les sites antiques, et qui ceignait la ville, est toujours très présent dans le paysage urbain.