Archives de catégorie : Patrimoine

Archives départementales de la commune

Les Archives départementales exercent les missions légales d’archivage des administrations de l’État définies pour cet échelon, du Conseil départemental, des communes qui font le dépôt de leurs archives. Elles accueillent aussi des archives privées et abritent une bibliothèque patrimoniale spécialisée dans l’histoire. Toutes ces ressources, une fois recensées et conditionnées, sont mises à la disposition du public.

Vous pouvez retrouver les archives communales de Murviel-lès-Montpellier en cliquant-ci


Histoire :

Les premières traces d’une occupation du lieu remontent au IIème siècle avant Jésus-Christ. Des fouilles archéologiques menées sur le site du Castellas ont mis au jour les vestiges d’une véritable ville antique avec oppidum, temple, fontaine et objets en céramique. Les premières mentions archivistiques de Murviel-lès-Montpellier remontent au milieu du XIème siècle (Murovetulo en 1031 dans le cartulaire de l’abbaye de Gellone en 1031, cité par Eugène Thomas dans son Dictionnaire topographique de l’Hérault paru en 1865). S’il n’existe pas de certitude concernant sa dénomination antique, la commune de Murviel prend le nom de Murviel-lez-Montpellier en 1891 avant de devenir Murviel-lès-Montpellier en 1955.

Murviel-lès-Montpellier dépend du diocèse de Montpellier. Son église Saint Jean-Baptiste, construite à la fin du XIIème siècle, est placée sous la responsabilité de l’évêque de Maguelone puis de Montpellier. La vie économique de la commune est essentiellement liée à l’agriculture puis à la viticulture, son terroir étant reconnu pour sa grande qualité et se distingue lors de concours nationaux.

La commune, dotée d’un conseil municipal depuis 1790, traverse la Révolution française et les changements de régimes politiques au XIXème siècle sans difficultés particulières. La vie politique locale reste relativement stable et s’organise autour de consuls d’abord nommés puis de maires élus. Des chantiers concernant les bâtiments communaux, l’adduction d’eau et l’assainissement sont engagés à la fin du siècle et la modernisation des équipements du villa

Le 10 décembre 1891, la commune de Murviel prend le nom de Murviel-lez-Montpellier puis, par décret du 22 mars 1955, de Murviel-lès-Montpellier (Journal Officiel, 1955, n° 74, p. 3001)


Historique de la conservation :

Les archives anciennes de la commune sont conservées en dépôt aux Archives départementales de l’Hérault.

Les archives modernes (1790-1982) et contemporaines (postérieures à 1982) sont conservées en commune et ont fait l’objet d’un classement par la Mission Archives 34 du Centre de gestion de l’Hérault en 2020.

Cave coopérative de Murviel

 La cave coopérative a été fondée en 1941 sous le nom de Murviel-vi-viel (Vin vieux).

En 1979, elle vinifiait pour le compte de 152 adhérents cultivant 280 hectares de vignes donnant  14 488 hl de vin dont 3 385 hl VDQS Saint Georges d’Orques.

Ces dernières années, les caves coopératives se sont regroupées. Les viticulteurs coopérateurs de Murviel font partie de la cave coopérative de l’Ormarine à Pinet. Les portes de la cave coopérative de Murviel sont désormais fermées. Elle reste cependant un témoin fort de l’histoire viticole du village.

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Les vins de Murviel, une longue histoire…

Au XVIIIe siècle, le registre des délibérations de St-Georges d’Orques signale que les vins du terroir s’en vont « jusqu’en Angleterre, en Hollande et en dernier lieu en Russie ». Remarqué par Jefferson, alors qu’il était ambassadeur des Etats-Unis en France, le vin de St-Georges-Murviel devait bénéficier d’une diminution des taxes douanières, à la demande de Jefferson, devenu Président des Etats-Unis.

A la fin du XIXe siècle, sous l’impulsion de la société d’encouragement de l’agriculture de l’Hérault, que mène F. Astier, se met en place un Syndicat d’Agriculteur de Murviel, à l’initiative d’Adrien Pons propriétaire et secrétaire de Mairie. L’union et la solidarité qui se développent alors, entre viticulteurs, vont faire des merveilles.
L’effort porte sur la qualité, sur la promotion des vins du village. Les résultats, exceptionnels, ne vont pas tarder. En 1895 Médaille d’Or du Concours Général Agricole de Paris. En 1898, pour le vin rouge de 1897 provenant des vignes en partie détruites par la grêle dont les acheteurs contestaient la qualité : Médaille d’Or. En 1908, à l’exposition Franco-britannique,Médaille d’Argent.

En 1934, ils étaient classés parmi les grands crus et vins de France. Le développement régional d’une politique de « quantité » devait lui être fatal. Mais la qualité de son terroir, la spécificité de son climat, qui firent la renommée de ce cru jusqu’à une période récente demeurent et justifient pleinement l’effort entrepris par les viticulteurs ces dernières années pour lui redonner ses lettres de noblesses.

Le musée Paul Soyris

Des collections archéologiques conservées et exposées

Les recherches archéologiques conduites à Murviel-lès-Montpellier ont permis de mettre au jour un riche matériel archéologique aujourd’hui conservé en divers endroits (Société archéologique de Montpellier, Dépôt archéologique de Lattes, Dépôt archéologique de Murviel-lès-Montpellier…).

Le musée municipal d’archéologie et son dépôt ont été inaugurés en 1960. Ils ont été créés sur l’initiative de MM. Joseph MICHEL et Paul SOYRIS. Ils ont été réalisés par la commune de Murviel-lès-Montpellier avec des participations modestes des institutions d’Etat. Les vitrines présentent du matériel provenant, soit des fouilles réalisées sur la commune depuis 1950, soit de dons ou d’acquisitions.

Le dépôt archéologique municipal, qui n’est pas accessible au public, a été aménagé par la commune et équipé avec l’aide de la Direction Régionale des Affaires Culturelles, le Service Régional de l’Archéologie, les bonnes volontés des membres du GRAHM, les fouilleurs de passage, le personnel contractuel de la mairie affecté au patrimoine et les bienfaiteurs attachés au patrimoine murviellois.

Musée Paul Soyris Murviel-lès-Montpellier (Morgane Rubio) (11)

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Le site archéologique du Castellas

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Photographie aérienne redressée de la colline du Castellas avec l’implantation des zones de fouilles

L’agglomération antique du Castellas est établie sur une des collines qui ceinturent le bassin de Murviel-les-Montpellier, au nord du village. Le sommet, à plus de 190 m d’altitude, offre une vue exceptionnelle vers les Cévennes, au nord, et la mer, au sud. Cette position privilégiée constitue l’un des atouts principaux du site naturel actuel.

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La vue sur les Cévennes du sommet de la colline du Castellas

L’établissement naît probablement au début du IIe s. av. J.-C. Cette période correspond à la fois à un développement important des sociétés protohistoriques du Midi et à une présence de plus en plus sensible de Rome, qui se concrétisera par la conquête de toute la région à la fin du IIe s. av. J.-C. L’agglomération a été identifiée récemment comme le chef-lieu des Samnagenses, peuple gaulois dont le nom est mentionné par Pline l’Ancien au milieu du Ier s. ap. J.-C. Bénéficiant du «droit latin», cette communauté est devenue indépendante dès le milieu du Ier s. av. J.-C., ce qui explique le développement rapide de la ville. Cette prospérité ne durera pas. Ne pouvant résister devant la croissance des grands centres urbains, l’agglomération perdra son indépendance (vers la fin du Ier s. apr. J.-C. ?) et sera intégrée dans la cité de Nîmes. Les premiers signes de déclin apparaissent dès le IIe s. apr. J.-C. et, au milieu du IIIe s. apr. J.-C., la plus grande partie de l’agglomération semble désertée. Après son abandon, le site ne sera pas réoccupé, le nouveau village de Murviel s’installant sur une colline plus au sud.

Entre le début du IIe s. et le milieu du Ier siècle av. J.-C., la ville se dote d’une enceinte monumentale qui connaîtra plusieurs états de construction. À l’apogée du site, elle se développe sur près de 2 km et ceinture une superficie de 27 ha, presque entièrement construits. À l’intérieur, l’occupation s’organise en deux zones distinctes : le sommet plat et une série de terrasses aménagées forment ce qu’on appelle la «ville haute» ; en contre-bas, la «ville basse» occupe un vaste espace descendant en pente douce jusqu’aux abords du village actuel. L’organisation interne reste largement méconnue, en particulier le réseau des voies. Les quartiers actuellement reconnus sur les terrasses de la ville haute semblent autant voués aux activités artisanales qu’à l’habitat (vestiges de fours, bassins…) tandis que l’habitat résidentiel semble s’être davantage installé dans la ville basse, comme le montrent les fouilles en cours dans le secteur à proximité de la porte nord.

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Habitat et zone artisanale d’une des terrasses intermédiaires

La partie la mieux connue est le centre monumental, installé à la jonction de la «ville haute» et de la «ville basse», devenu, à partir du milieu du Ier s. av. J.-C., le forum de la ville des Samnagenses. Il couvre une superficie de 4000 m2. Au centre, une grande place de 35 m sur 60 m est établie sur une terrasse en terre-plein. Elle est limitée, au sud, par un mur de soutènement et bordée, sur les autres côtés (deux sont actuellement reconnus à l’ouest et au nord), par un portique. Le portique nord ouvre sur une série de salles adossées à la colline. Une partie d’entre elles (dans la moitié est) appartient à un monument public d’un premier état dont la fonction reste encore inconnue (monument «tardo-hellénistique»). Au sud, un grand monument dont le plan se rapproche d’un temple classique (d’ordre corinthien) est venu, dans un second temps, compléter l’organisation architecturale en fermant ce côté de la place. Il est encadré de deux escaliers permettant d’accéder à l’espace public depuis l’extérieur.

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Le portique nord du forum et les salles adjacentes

Résultats de la campagne 2011

L’année 2011 est la première d’un nouveau programme triennal, le quatrième, sur le site du Castellas. L’exploration se développe sur trois zones. Deux ont été ouvertes récemment, la première, au sommet de la colline, en bordure d’un tronçon de l’enceinte de la ville haute à l’emplacement d’une poterne (zone 8, chantier dirigé par Alexandre Beylier), la seconde sur une zone d’habitat de la ville basse (zone 4, chantier dirigé par Grégory Vacassy et Ghislain Vincent). La troisième est le centre monumental dont le dégagement complet a été entrepris depuis 2001 (zone 1, chantier dirigé par Patrick Thollard). Les opérations de fouille intra-muros ont été complétées par une campagne de prospection sur le territoire de la commune dans le cadre d’un stage de formation pour les étudiants, pendant les vacances de printemps (stage dirigé par Gérald Sachot).

 L’enceinte de la ville haute : la poterne nord-ouest

Les investigations menées sur ce secteur ont commencé en 2010. La zone explorée se situe vers le sommet du plateau, au lieu-dit Le Château. Elle a fait l’objet en début de campagne d’un agrandissement à la pelle mécanique, la surface ouverte l’année précédente s’avérant trop réduite pour qu’on puisse interpréter l’organisation de la poterne et de ses abords immédiats. Une extension de 8 à 12 m a ainsi été effectuée vers l’est. Au total, l’aire de fouille couvre désormais environ 220 m².

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Le plan de la zone bordant la poterne

L’espace nouvellement ouvert a notamment permis de repérer une partie d’un îlot d’habitation qui borde au sud la voie longeant l’enceinte. La poursuite du sondage effectué dans l’angle nord-ouest de la zone (secteur 2a) a, par ailleurs, révélé l’existence d’une structure en pierres venant s’adosser à la fortification, antérieurement à la mise en place de la voie. Lors d’une phase qui tendrait à remonter au IIe s. av. J.-C., l’habitat serait établi directement contre le rempart. L’aménagement de la voie le long de l’enceinte n’intervient que dans un second temps. Cette réorganisation urbanistique reste toutefois mal définie en l’état actuel des recherches. En effet, les vestiges appartenant à cette période commencent à peine à être explorés. L’essentiel des travaux de cette campagne a porté sur l’ultime occupation de la zone, qui date du deuxième quart du Ier s. av. J.-C.

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La zone bordant le rempart, en fin de fouille

Dans le secteur 1, le fond du dépotoir installé avant l’abandon définitif de la zone, face à la poterne, a été atteint. Les niveaux sous-jacents ont pu par ailleurs être reconnus : ils correspondent à la fois à la destruction des bâtiments installés contre le rempart et à celle du rempart lui-même. À l’est, l’espace nouvellement ouvert (secteur 4) correspond, lui aussi, à une aire de décharge, qui s’avère n’être que le prolongement de celle du secteur voisin. Cette zone de déchets se poursuit à l’est au-delà des limites de fouille, si bien que son étendue totale demeure inconnue. Néanmoins, elle n’empiète que très légèrement, au sud, sur les niveaux de circulation de la voie. Cette limite traduit la volonté de maintenir la voirie en l’état, et ce jusqu’à l’abandon de ce secteur de la ville haute, en confinant le dépotoir dans un recoin de l’habitat, contre le rempart.

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Le caniveau aménagé dans la poterne

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Le dépotoire installé contre le rempart

L’habitat de la ville basse

L’exploration de cette partie de l’agglomération antique a débuté en 2009, à la suite du diagnostic de 2006. Rappelons ce qui est désormais acquis concernant l’organisation générale de la zone. Les vestiges dégagés correspond à un même ensemble —appelé bâtiment A— situé en bordure de l’enceinte mais dont l’orientation est indépendante de cette dernière. A l’ouest, séparé par un étroit passage, se développe un autre ensemble, B, dont seule la limite orientale est reconnue : sa façade nord est alignée sur celle du précédent, en bordure d’un espace ouvert encore mal caractérisé. A l’est, l’espace de circulation qui sépare le bâtiment A de l’enceinte conduit à une poterne aménagée dans un rentrant que dessine la fortification. L’îlot se développe sur deux paliers nettement séparés : l’un, au sud en surplomb et l’autre, au nord, en contre bas.

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Plan de l’habitat de la ville basse

Sur le palier supérieur, au sud, les travaux ont été limités à quelques travaux de vérification permettant de compléter le plan des vestiges dégagés ou d’apporter des précisions chronologiques. Ainsi, une cloison a été mise en évidence au sud de la pièce 1. Quant au dolium situé à l’angle de deux murs à l’ouest de l’escalier, on sait maintenant qu’il est installé lors de la dernière période d’occupation du bâtiment, dans les années 20-30 ap. J.-C. À la jonction entre les deux paliers, au nord, le dégagement complet de l’escalier reconnu en 2010, a permis de mieux cerner sa mise en oeuvre ainsi que celle de la porte qui lui est associée. Ces deux éléments sont l’indication d’un remaniement important à l’intérieur du bâtiment.

Sur le palier nord, la pièce 3, dont la fouille avait commencé en 2009, a été entièrement dégagée. Le pavement est un terrazzo à incrustations de tesselles noires dessinant un réseau de losanges encadrant un motif central composé d’une rosace inscrite dans un carré : celle-ci n’est pas exactement au centre mais légèrement décalée vers l’ouest. Les murs sont en terre au nord et à l’est et en pierre à l’ouest et au sud, différence qui correspond à leur fonction respective : cloisons pour les premiers et murs porteurs pour les seconds. La pièce porte des marques de transformations qui montrent des changements dans son organisation et sa fonction au cours du temps. Le décor du sol, avec le motif principal décentré, évoque celui d’un triclinium et indique que l’entrée se faisait à l’origine du côté est. A la base du mur sud, un seuil monolithe indique l’existence d’un autre accès ouvert ultérieurement et destiné à mettre en relation les deux corps de bâtiments, jusque là séparés, par l’escalier dont on a parlé précédemment. L’existence d’une porte de communication entre les deux paliers ouverte dans la pièce 3, porte dont le verrouillage n’est possible que depuis l’escalier, c’est-à-dire «l’extérieur», est significative de l’importance des changements. La pièce 3 perdant sa fonction de salle de réception pour ne devenir qu’un simple lieu de passage, c’est l’ensemble de la communication entre les différents espaces ainsi que la hiérarchie s’établissant entre eux qui sont modifiés avec la création de l’escalier et de la porte. Cependant, ce nouvel accès ne sera ouvert qu’un bref moment. Il sera condamné dans le dernier état d’occupation par un mur de bouchage. C’est à cette dernière phase qu’il faut peut-être rattacher deux fosses, l’une à l’angle nord-est du pavement et la seconde, à l’angle nord-ouest, mais à l’intérieur de la pièce.

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La pièce au sol décoré

A l’ouest de la pièce 3, la fouille de la pièce 4 n’a pu être terminée cette année en raison de l’importance des niveaux d’effondrement des élévations en terre avec les enduits peints dont elles étaient revêtues. Leur prélèvement systématique est une tâche nécessairement longue et délicate. La pièce est pourvue d’une banquette doublant le mur ouest et les murs sont recouverts d’enduits peints au décor encore partiellement conservé. L’accès semble se faire par l’angle nord-est. La nature du sol est encore inconnue. Au nord de la pièce 3, l’espace 9, au sol de terre battue, n’est que partiellement dégagé, sa limite orientale demeurant inconnue. S’il s’agit, comme cela est possible, d’un espace découvert (une cour ?) elle pourrait s’étendre beaucoup plus vers l’est.

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La pièce 4

On le voit, on est encore loin de comprendre l’organisation et l’évolution de cette partie de l’îlot. Il se confirme toutefois que des modifications importantes ont eu lieu dans les dernières périodes d’occupation. En termes de chronologie, les choses se précisent. Le mobilier découvert dans les niveaux d’abandon des pièces 3 et 9 situe la fin de l’occupation de ces deux pièces vers le milieu du Ier s. apr. J.-C.

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L’espace 9

Concernant les espaces extérieurs, le travail s’est porté uniquement sur la zone de circulation à l’est du bâtiment. Depuis l’année dernière, l’espace trapézoïdal ménagé entre le rempart et l’îlot est clairement défini comme un axe de circulation qui longe, au sud, le mur oriental de l’ensemble A. Dans le sondage ouvert depuis l’année 2009, les niveaux de circulation ont été entièrement fouillés et on a atteint ceux correspondant à la stabilisation et la préparation de la voie. La fouille s’est arrêtée à l’apparition de couches probablement liées à la phase de construction de l’enceinte ou de l’îlot, qui seront explorées l’année prochaine. La poursuite de la fouille, au nord de ce sondage, a mis en évidence une rampe en chicane dont les niveaux les plus récents ont été repérés (en particulier un dépotoir installé dans un recoin de l’îlot), ainsi que les couvertures de deux caniveaux. Mais l’essentiel de l‘exploration reste à faire.

Enfin, les travaux de cette année ont apporté des surprises dans le secteur de l’enceinte, avec la découverte d’un massif doublant le rentrant de la courtine dégagé les années précédentes. S’il est maintenant assuré qu’on a affaire à une poterne (et non à un passage carrossable), la forme précise de cette dernière nous échappe encore. du reste, il est possible que les vestiges dégagés appartiennent à deux états distincts. En dernier lieu, la mise en évidence de niveaux d’occupation conservés au pied du rentrant de la courtine, à l’extérieur de l’agglomération, est un élément tout à fait nouveau. La poursuite des fouilles devra déterminer si cette séquence stratigraphique est liée à la construction de l’enceinte ou si elle appartient à une période nettement antérieure.

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Le rempart bordant la zone d’habitat et le passage de la poterne

La zone monumentale

Au cours de la première année de ce programme triennal, seuls trois des quatre secteurs dont la fouille avait été envisagée ont pu être commencés et l’ouverture de la partie située dans l’angle sud-est du complexe monumental a dû être reportée à l’année 2012. Ce report n’a cependant pas affecté de manière importante la campagne 2011.

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Plan du centre monumental

L’esplanade centrale

Au centre de l’esplanade, le secteur 10, situé aux abords du collecteur qui traverse la place du forum, a été élargi à la fois vers l’est et vers l’ouest. A l’est, un dégagement conséquent de l’aire de galets antérieure à la mise en place des remblais de l’esplanade a montré qu’il s’agissait d’un vaste espace de circulation, vraisemblablement de caractère public, mais dont les limites ainsi que la nature (cour ou voie) restent encore à définir. Au sud, cet espace est situé en bordure d’une zone d’habitation qui sera ensuite recouverte par le forum.

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Le niveau de galet

A l’ouest, le décapage des niveaux de remblais mis en évidence devant la porte sud-ouest a été étendu vers le collecteur à partir de la limite atteinte les années précédentes (secteur 16 du programme antérieur). Il se confirme qu’à l’origine il y avait bien deux zones topographiquement distinctes, marquées par une limite nette, celle que suit le tracé du grand collecteur qui traverse la place du nord au sud. D’un côté (à l’est du collecteur), le niveau du terrain naturel est très peu profond, affleurant même rapidement, si bien que les remblais de nivellement ont été peu importants et n’ont demandé aucune opération particulière. De l’autre, (à l’ouest du collecteur), en revanche, la dénivellation devait être très importante et elle a exigé des constructeurs des mesures spécifiques. Les fouilles de 2011 en ont donné une illustration par la mise en évidence, dans la partie supérieure des remblais, d’une alternance de niveaux de mortier et de marne, aménagés avec grand soin pour constituer un soubassement stable et horizontal au sol de la place.

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Les niveaux de marne et de mortier

L’entrée sud-ouest

Les abords de l’entrée sud-ouest (secteur 15) ont fait l’objet de plusieurs opérations distinctes. L’exploration de la partie à l’ouest de l’escalier a été poursuivie sur une bande d’un peu moins d’un mètre de largeur, jusqu’au niveau du sol extérieur au forum. Le dégagement a mis au jour le prolongement du mur d’un état antérieur qui a été utilisé ensuite pour appuyer le massif de l’escalier. Les niveaux qui recouvrent le sol appartiennent exclusivement au dépotoir exploré l’année précédente, dont l’épaisseur est très importante (entre 50 cm et 80 cm). Ils ont livré une quantité de mobilier considérable, parfaitement homogène avec celui recueilli lors des campagnes précédentes et attribuable au troisième quart du IIe s. apr. J.-C.

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L’entrée sud-ouest : la voie et l’escalier d’accès au forum

Le dégagement de la voie menant au grand escalier a été poursuivi et les premiers niveaux de circulation reconnus. Y sont associés des vestiges de construction, repérés au sud, mais leur dégagement est impossible en raison de la présence du chemin de service. Vers l’est, les limites de la tranchée de récupération du collecteur qui débouche de l’exèdre ouest du monument corinthien ont été définitivement reconnues. Le collecteur a été démonté (à une date inconnue) sur une faible longueur, à peine 5 m, à partir de sa sortie du monument corinthien. À l’extrémité sud, la première dalle de couverture conservée, en calcaire coquillier, a été mise au jour, recouverte par les niveaux de la voie. Le comblement n’a pas encore été fouillé. La poursuite des travaux permettra de préciser les relations stratigraphiques entre les différents niveaux de la voie, le collecteur et l’escalier.

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Le collecteur à la sortie du monument corinthien

Le portique nord

Au nord (secteur 13), le dégagement méthodique du portique se continue. Une nouvelle salle en arrière du portique (10) a été reconnue et presque entièrement dégagée. Elle est construite en blocs de grand appareil de calcaire coquillier et appartenait, comme les salles voisines, à un édifice antérieur (le monument «tardo-hellénistique») avant d’être intégrée ensuite dans le forum, à partir du milieu du Ier s. av. J.-C. À cette occasion, elle a été réaménagée : le mur du fond (nord) reçoit un doublage en moellons de calcaire froid tandis que des tuiles plates, maintenues par des crochets en fer, sont plaquées sur les murs de refend faisant office de joint d’isolation. Les murs sont revêtus d’enduit peint sauf dans la partie inférieure où se lisent les traces d’une plinthe en placage de marbre. Le sol, qui reste à dégager, est décoré d’un opus sectile. L’élévation conservée est impressionnante : plus de 3 m. La partie supérieure du comblement était constituée par l’écroulement des blocs de grand appareil du mur du fond. Au total 43 blocs de grand appareil ont été retirés du comblement de la salle dont deux chapiteaux toscans provenant très vraisemblablement de la colonnade du portique et un tambour de colonne appartenant peut-être à un étage.

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La pièce 10 en cours de fouille

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Les deux travées du portique reconnues en 2011

Les deux travées du portique correspondantes n’ont pu faire l’objet que d’un nettoyage superficiel. L’opération a malgré tout permis de dégager, en bordure de l’esplanade, des vestiges de monuments honorifiques. Le mieux conservé est une base de statue devant une des colonnes du portique nord mais brisée en deux moitiés, l’une en place sur son socle et l’autre basculée vers l’avant. L’inscription qui mentionne deux frères, magistrats à Nîmes, venus rendre hommage à leur père sur le forum de Murviel pourrait, selon une conjecture de Michel Christol, être un témoignage de la fin de l’indépendance des Samnagenses dans la première moitié du IIe s. apr. J.-C.

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Base de statue inscrite

Enfin, sur la place, à quelques mètres au sud de la base de statue, a été mise au jour une base de colonne qui pourrait indiquer le départ de la branche orientale du portique encadrant le forum. Mais elle ne situe pas là où on l’attendait : elle aurait dû se trouver 5 m plus à l’est si les deux branches latérales du portique étaient symétriques. C’est peut-être le premier élément qui témoignerait d’une organisation différente de la partie orientale du forum (une basilique ?…)

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Les zones de fouilles en 2011 sur fond cadastral

Patrimoine culturel

Les lointains prédécesseurs préhistoriques

Au nord-ouest de la commune ont été découverts des vestiges pouvant être datés du Néolithique. La fouille archéologique d’une fosse dépotoir a permis de se faire une petite idée du type de communauté installé à Murviel pendant la préhistoire et de son mode de vie. Cette communauté vivait probablement dans un hameau de «cabanes» construites en bois et torchis.
A cette époque, l’agriculture occupe déjà une grande place dans la vie quotidienne et économique : la culture de céréales et l’élevage de chèvres et de moutons en étaient la base.
Une hache de pierre et de nombreux coquillages peuvent témoigner d’échanges avec d’autres communautés. Parmi les autres activités, on compte la production de poteries et la taille d’outils en silex comme en témoignent les nombreux pots à fond arrondi qui servaient aux usages domestiques, les racloirs, les pointes de flèches, et les lamelles en silex Héraultais découverts lors de la fouille.
Des éléments de parure (perles, dents en pendeloque…) montrent aussi le soin que ces lointains ancêtres portaient à leur apparence.
Les sites néolithiques de la commune ne sont pas visitables. Ils sont aujourd’hui détruits. Mais le résultat des fouilles est visible au musée municipal d’archéologie.

L’agglomération antique de Murviel-lès-Montpellier

Cette agglomération située à 12 Km de Montpellier, dont le nom d’origine est oublié, offre une belle occasion de revisiter l’histoire antique de notre région.
Les recherches effectuées sur le site depuis 1950 ont mis au jour quantité de témoignages sur les conditions et le cadre de vie de ses habitants de la fin de l’Age de Fer et de l’Epoque romaine. C’est une cité d’une grande richesse, au destin exceptionnel que l’on découvre au travers des objets exposés au musée municipal et sur les sentiers de promenade.
L’agglomération gallo-romaine de Murviel-lès-Montpellier se répartit en deux zones topographiquement distinctes : le sommet plat et une série de terrasses aménagées forment ce que l’on appelle « la ville haute » ; en contrebas, « la ville basse » occupe
un glacis, descendant en pente douce jusqu’aux abords du village actuel.
L’ensemble, protégé par un système de fortifications de près de 2km de pourtour, couvre plus de 20 ha.

Les vestiges visibles aujourd’hui se répartissent en deux secteurs :

– les fortifications :

Reconnues depuis le milieu du XIXème siècle, elles sont dégagées sur près de 1,5 km de parcours.
A l’est, une porte principale du dispositif est visible. A cet endroit, on a pu observer le mode de fondation (directement posé sur le rocher), de construction (élévation à trois parements) et le réaménagement postérieur des remparts (les fondations sont en partie arasées, de manière à présenter une surface plane, son emprise est élargie et la surface ainsi créée, est utilisée comme voie à la période médiévale). D’autres fouilles sur le rempart ont mis en évidence d’autres portes, tours et poternes dégagées et visibles elles aussi.
Plusieurs périodes de construction se succèdent sur cet édifice, dont un mode de construction très original identifié au sud de l’enceinte et inconnu jusqu’à présent sur les autres sites du Languedoc.
Dans des zones intra-muros, des caniveaux parallèles au rempart ont été mis au jour ainsi que des vestiges qui datent la construction du monument du IIème siècle avant J.-C.
Hors des remparts, les fouilles de prospection ont reconnu un habitat installé en bordure de muraille, mais doté d’une orientation indépendante de celle du tracé de l’enceinte.

– Le secteur monumental de l’époque romaine :

L’ensemble monumental, installé au départ de « la ville basse », au sud, est partiellement dégagé par les fouilles récentes.
Malgré une exploration ancienne, l’identification du quartier monumental et de son organisation est toute récente. Cette place de type « forum » est un vaste espace public de 45 m du nord au sud et 70 m d’est en ouest. Cette place a fonctionné entre le IIème siècle avant J.-C. et le IIème siècle après J.-C.
Au sud de la place, un grand monument rectangulaire (20m X 10,50 m) encadré de deux exèdres en quart de cercle est fouillé depuis 1982. Il est interprété comme un temple classique d’ordre corinthien. Un système de canalisations a été reconnu et associé à cette construction. Aux abords du temple, la fouille a mis au jour des niveaux d’abandon du centre monumental. Amas de déchets de tailles, blocs de remploi témoignent du démontage de l’ensemble architectural dès le IVème siècle après J.-C., avec l’installation vraisemblable d’atelier de récupération et de retaille des blocs d’architecture.

Depuis 2001, des fouilles s’organisent en chantier école d’une trentaine d’étudiants venus de toute la France. Annoncées par voie de presse spécialisée, elles se succèdent de juin à août sur les secteurs visitables.
Le site est accessible au public toute l’année. Des chemins tracés au coeur même de la cité, vous permettent de découvrir, seul ou accompagné d’un commentateur, les vestiges impressionnants que l’on libère patiemment du sol…

Le village médiéval

image4Au XIème siècle, en plein Moyen Age, Murviel « renaît » en place forte. Dans les actes de l’abbaye de Gellone (Aniane), on en parle comme d’une petite bourgade concentrée autour de son église Saint -Jean-Baptiste. Le bourg appartient aux seigneurs de Montpellier pour ce qui est du pouvoir temporel mais c’est l’abbaye de Maguelone qui a la charge spirituelle de la petite communauté.
Au XIIIème siècle, le village est entièrement cédé aux évêques de Maguelone, qui s’y installent, en nouveaux seigneurs et maîtres des lieux. Ils y construisent une résidence fortifiée.
L’église construite au début du XIIème siècle a sans cesse été remaniée pour répondre aux goûts du jour et satisfaire aux exigences du culte. La partie la plus ancienne est le chevet polygonal en appareil alterné de Montpellier, qui n’était percé à l’origine, que de trois fenêtres. Les travaux les plus importants apportés sur l’église datent du XIIIème siècle : avec le prétexte d’une communauté religieuse trop nombreuse, la surface d’accueil de l’église a été doublée par l’ajout de deux chapelles latérales et d’une tribune vers l’ouest. L’église est flanquée d’une impressionnante bâtisse aux allures de château fort datée du XIVème siècle. Le « Château des Evêques », comme on la nomme, n’a jamais été une résidence permanente des seigneurs évêques et bien qu’elle n’a eu à subir aucun assaut militaire, elle est présentée dès ce même XIVème siècle, comme une « presque ruine ». A l’est, quelques arcades et des ouvertures dans le mur du rempart ecclésial rappellent l’existence d’un promenoir, espace d’air et de méditation, qui était surmonté à l’origine d’une belle salle d’apparat chauffée par une grande cheminée dont il subsiste quelques éléments.

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Le jardin de l’église avant les travaux de rénovation (janvier 2007)

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Le jardin de l’église en cours de rénovation (juin 2007)

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Le jardin de l’église (septembre 2014)

Le village, de plan circulaire comme nombre de villages languedociens, offre au passant curieux de jolies ruelles tortueuses. Le rempart élevé au Moyen Age, avec des pierres récupérées sur les sites antiques, et qui ceignait la ville, est toujours très présent dans le paysage urbain.

Patrimoine

Le village de Murviel-lès-Montpellier est doté d’un riche patrimoine aussi bien archéologique qu’architectural ou viticole, dont les origines remontent à l’Antiquité. En effet, le nom de Murviel évoque les « vieux murs » de la cité des Samnagenses, peuple gaulois qui occupait le territoire de l’actuelle métropole de Montpellier.


 C’est sur les hauteurs de la colline du Castellas que s’est implanté l’oppidum gaulois d’Altimurum au début du IIe siècle avant notre ère. Caractérisé par une première enceinte qui formera la ville haute, il obtient au Ier siècle avant notre ère le statut de cité de droit latin mentionnée par Pline l’Ancien. Cette indépendance politique favorise le développement rapide de l’agglomération qui s’étend sur de nouveaux quartiers (la ville basse), s’entoure d’une nouvelle enceinte monumentale et construit un forum où s’organise la vie religieuse, commerciale et politique. Intégrant des monuments de la période gauloise, le forum se dote de portiques, de salles richement décorées (enduits peints et mosaïques) et d’un édifice d’ordre corinthien, probablement un temple. Des statues et inscriptions honorifiques ornent le forum, mais aussi une « table des mesures » qui permet d’évaluer les volumes des transactions commerciales.  En savoir plus (lien vers la page internet Le site du Castellas)


Les premières fouilles archéologiques du site antique du Castellas qui débutent au XIXe siècle et s’intensifient dès les années 1950, ont permis de mettre au jour de nombreux vestiges, dont les plus anciens remontent à la fin de la Préhistoire. Mais ce sont surtout les témoignages de l’Antiquité qui font la richesse archéologique de Murviel et continuent d’enrichir son histoire par les campagnes de fouilles annuelles. C’est au musée archéologique Paul Soyris (de Murviel) que les plus beaux objets provenant des fouilles sont exposés. Lampes à huile, tabletterie (objets en os) et ustensiles du quotidien sont autant de témoignages de la vie antique de Murviel. En savoir plus (lien vers la page internet Le musée archéologique Paul Soyris)


Rattachée à Nîmes à la fin du Ier siècle après J.-C., la cité des Samnagenses perd son autonomie puis décline. Elle est abandonnée au IIIème siècle et sert de carrière de pierres au cours de l’Antiquité tardive, puis pour construire le village médiéval de Murviel, sur une autre colline. Le vieux village est établi au XIe siècle autour du château des Guilhem de Montpellier et d’Aumelas. Il passe aux mains des évêques de Maguelone en 1272. Ceux-ci en resteront propriétaires jusqu’à la Révolution. L’église actuelle, dont l’abside du XIIème siècle est protégée au titre des Monuments Historiques, était l’église du château, devenue ensuite église paroissiale. Le village a été pris et incendié en 1562 par les troupes protestantes. Les maisons ont été reconstruites au cours du XVIIème siècle, mais leurs fondations, les enceintes, l’abside de l’église et le bastion du château des évêques sont médiévaux. Le clocher, initialement à peigne, sera reconstruit au XVIIIème siècle puis en 1933. En savoir plus (lien vers la page internet à créer Le village médiéval)